(Article extrait de nouvelles semaine https://www.nouvellessemaine.fr/)

Le mouvement de colère des élèves, appuyé par les parents et des organisations syndicales, menace de se durcir faute de réponse des tutelles de l’établissement.

Plus de 25 jours de mobilisation au sein du lycée agricole n’ont toujours pas permis de réunir les différents donneurs d’ordres, à savoir le ministère de l’Agriculture et la collectivité régionale, pour prendre en compte les doléances d’élèves.

Pour ces derniers, la situation d’abandon actuelle est incompréhensible, car il s’agit de besoins urgents et normaux dans un tel type d’établissement, à savoir la fourniture de matériel pédagogique, d’équipements minimum pour les applications concrètes.

Une affaire de moyens ordinaires perçue par la direction de l’établissement comme une mutinerie, nécessitant l’envoi de forces de l’ordre pour protéger les accès. L’atmosphère est forcément devenue brûlante, les insurgés ayant reçu par ailleurs le soutien d’un collectif d’associations de parents d’élèves.

Entre la mauvaise qualité des repas à la cantine, l’insuffisance de matériels pédagogiques, le manque d’entretien des équipements et bâtiments, la liste des besoins s’est allongée, et pour Ruddy Tessier en tête de ce collectif, c’est la démonstration de l’incurie des pouvoirs locaux, qui se renvoient la balle lorsqu’il s’agit de prendre en charge les justes requêtes des élèves.

Ruddy Tessier rappelle que ce lycée a la particularité d’avoir une triple tutelle, celle du ministère de l’Agriculture (au travers de la DAAF) pour la partie enseignement agricole, celle de l’Éducation nationale pour la partie enseignement général, et celle de la Région, s’agissant des bâtiments, du foncier et des équipements. En l’espèce, c’est à la collectivité régionale qu’il est fait appel pour les conditions matérielles.

Ruddy Tessier et le collectif des parents ne comprennent pas que ce qui est fait dans tous les autres lycées ne peut pas être fait ici. La collectivité régionale, pour se défausser, invoquerait les responsabilités qui échoient à l’État. Le renvoi de balle est devenu insupportable avec, de surcroît, les problèmes de gestion récurrents de l’établissement qui traînent depuis plus de 15 ans un déficit à hauteur d’1 M€.

Pour le militant du secteur agricole, qui fut luimême en son temps un élève de ce lycée, la position des pouvoirs publics est scandaleuse. La crise actuelle dans l’établissement, et l’abandon des élèves, est en contradiction totale avec les postures officielles faisant la promotion de l’agriculture et du développement durable.

La souveraineté alimentaire pour rendre le pays moins dépendant devient dès lors un slogan vide de sens. En attendant de vraies négociations avec toutes les parties impliquées, élèves et parents renforcent leur détermination pour accélérer la recherche de solutions car, pour eux, il n’est pas question que les élèves continuent à perdre des semaines de cours.